Lubrifiant, pourquoi un tel engouement
Interview de Philippe Lacroix, directeur de Blaser Swisslube France
Equip prod : Les usineurs s’intéressent de plus en plus à leur choix de lubrifiants de coupe, les gammes de produits sont de plus en plus étoffées – Pourquoi ?
P.L. La demande et l’offre de lubrifiants de coupe participe à une même dynamique : le premier élément moteur s’explique par le résultat économique qui découle des gains importants constatés dans la grande majorité des ateliers qui ont fait la démarche pour trouver le lubrifiant adapté à leurs objectifs d’amélioration. Cette demande de gains est une attente du marché tout secteur confondu et quelle que soit la taille de l’atelier.
Coté fournisseurs, parmi lesquels Blaser Swisslube constitue un acteur de référence dans le cercle très restreint des formulateurs spécialisés sur le seul créneau de l’usinage, il s’agit de répondre aux besoins nouveaux liés à l’évolution des process, des matières, des normes environnementales… Mais pour séduire les usineurs, il nous faut apporter une réponse la plus pointue possible à ces décideurs exigeants dans l’analyse comparative des gains effectifs obtenus. Ces derniers ne se contentent plus d’une vision d’observation sur un seul paramètre : usure d’outils ou vitesse de coupe par exemple. Ils intègrent une démarche plus globale et qui va impacter véritablement le compte d’exploitation. Or, beaucoup d’ateliers obtiennent des résultats à peine imaginables à la suite d’une évaluation comparative du lubrifiant par rapport aux besoins de la production à réaliser et des moyens utilisés. Michel Bertrand de chez Bérieau l’exprime mieux que qui conque « Nous avons réussi à accroître de 50% la production d’une machine spéciale robotisée et économisé l’investissement d’une deuxième machine. Blasomill 15 nous a permis d’atteindre nos objectifs et baissé nos coûts de revient puisque les temps de cycles ont diminué de 35% et la durabilité des outils augmenté de 60% ».
N’est-il pas surprenant que tous les secteurs de l’usinage soient en attente de réponses pointues de la part des fabricants de lubrifiants ?
Précédemment le lubrifiant était ressentit comme un mal nécessaire. Une solution standard approximative, à coûts réduits, était bien souvent reconnue comme la moins mauvaise. Souvent les utilisateurs s’en contentaient et ne voulaient surtout rien changer. Dès lors que l’on imagine qu’un lubrifiant réfrigérant peut rapporter beaucoup plus qu’il ne coûte, les fabricants se doivent d’affiner leur offre avec une gamme plus étendue et surtout enrichie avec des produits innovants pour leur qualité et leur technicité. Ils ont tout intérêt à optimiser leur réponse au contexte de l’utilisateur. Celui-ci va mesurer son bénéfice pour retenir la solution la plus avantageuse.
C’est le cas de Blaser de proposer un « Outil liquide » adapté au client qui offre un bénéfice mesurable en productivité, qualité d’usinage et rentabilité économique est forcément une démarche gagnante. Il tire avantage de solutions en avance et très abouties par rapport aux autres, avec des produits avant-gardistes tant sur les aspects techniques et sécurité que sur la productivité et rentabilité. Le Prix du copeau décerné à Blaser Swisslube lors d’Industrie Lyon 2015 récompense à la fois l’innovation produit et sa contribution à l’amélioration des gains de performance et rentabilité pour les utilisateurs.
Tous les secteurs d’usinage sont-ils concernés ?
De façon positive, cela saute aux yeux quand on fait le bilan de 5 années des Trophées de la performance en lubrification. On peut dire que l’on retrouve à part équivalente des productions classiques et diversifiées ou très « techniques » pour leur process, les matières ou les cahiers des charges spécifiques. Sur des productions type aéronautique, Emmanuel Klein dirigeant de SIPMA est très explicite « Ce n’est pas rien qu’une huile de coupe nous permette d’accroître de 30% la production quotidienne d’un centre d’usinage ».
De même concernant la fabrication en quasi unitaire ou de grande série. A chaque fois les gains constatés sont importants parce qu’ils relèvent d’un cumul de gains obtenus sur un ensemble de paramètres. « Pour la production en faibles lots d’Ingersoll Rand à Douai, avec l’arrivée du Blasocut 935 Kombi, un élément essentiel de la stratégie d’amélioration continue, l’activité a augmenté de 37% sur les 12 mois de 2014 et se poursuit au rythme d’une progression de 16,3% pour 2015 » souligne Daniel Chombeau, le directeur.
Dans quelle direction chercher pour trouver l’Outil liquide qui correspond à ma production ?
Ce qui caractérise le succès et les gains réalisés quels que soient le secteur d’activité et la taille de l’entreprise est de répondre aux besoins profonds de cette dernière et de son marché, comme l’affirme Frédéric Lorentz, « Quand on a utilisé B-cool 755, difficile de trouver mieux, ce lubrifiant soluble est aussi performant qu’une huile entière de qualité pour l’usinage du titane et très performant pour les matériaux non-ferreux. Il nous a fait progresser au niveau de la qualité de surface (Ra 0,4), éviter des coûts de polissage, écourter les processus et les délais. C’est un produit non agressif qui améliore la fiabilité en production et réduit les frais et temps de maintenance ».
Pour répondre aux différentes problématiques, Blaser s’appuie sur une gamme de produits très étendue en huiles entières et en solubles avec des produits spécifiques mais aussi très polyvalents. Mais ce qui la distingue c’est le service déployé pour optimiser le bénéfice utilisateur tout au long de l’exploitation du lubrifiant et pour améliorer de façon continue les gains.
Finalement, le bon lubrifiant sera plutôt technique que classique ?
Par nature le lubrifiant est un produit technique car il remplit une mission en interaction avec l’homme, la machine, l’outil, la matière, la pièce finie, l’environnement… C’est un fait manifeste qu’on le veuille ou non.
Il est difficile de faire une liste exhaustive de tous les paramètres qui seront prépondérants chez tel ou tel utilisateur d’huile soluble ou entière. Comme l’illustre de façon singulière, David Forais le dirigeant de la société Décolletage Jacques Cœur « Moi qui manquait de personnel qualifié, j’ai trouvé ma solution avec Vasco 7000. L’organisation de production a enregistré un gain de temps sur les réglages à hauteur d’une heure par machine et par jour. Ajoutez à cela une optimisation du potentiel productif des machines qui fonctionnent la nuit et même certains week-ends alors que, précédemment, elles n’allaient pas au-delà du début de la nuit vers 20 heures, au plus tard 22heures sans nécessité une prise en main opérateur » !
Dans un registre environnemental les progrès accomplis ont un impact économique conséquent : La société de Gilles Berthelot, à production et parc machines constant a réduit de 60% sa consommation de lubrifiant de coupe. Chez Halgand, le gain environnemental s’élève à 20 000 litres non détruits tandis que Savoie Rectification exploite une centrale de lubrification (25 m3) sans destruction du lubrifiant depuis plus de 5 ans réalisant une économie supérieure à 50 000 € !
Vus sous l’angle d’une solution technique ajustée, ces multiples avantages, séduisent de nombreuses entreprises, grandes ou petites en raison des économies réalisables en comparaison avec des produits classiques. Le bénéfice ajouté par un lubrifiant de coupe bien adapté sur les leviers de la rentabilité globale en production justifie très largement l’éventuel surcoût par rapport à un lubrifiant plus classique !
En conclusion
Le propre d’un atelier de production est de faire de l’amélioration continue en ciblant les sources d’amélioration les plus profitables. L’été est une période idéale pour mettre en place une solution et évaluer les gains immédiats liés au process observé. Ils fournissent très vite un premier aperçu et ne sont pas toujours les plus importants par rapport aux gains globaux (fiabilité, maintenance, rentabilité opérationnelle…).
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